Suivre son cœur dans sa vie professionnelle
Dans un monde où les possibilités sont toujours plus vastes et les attentes toujours plus pesantes, suivre son cœur dans sa vie professionnelle vient comme une libération et bien que l’honorer est naturel, cela peut nous faire vivre quelques difficultés.
La vie professionnelle… Vaste sujet n’est-ce pas? J’ai cette intuition que ce domaine de vie a pris une ampleur assez phénoménale ces dernières décennies. Pourtant, c’est peut-être simplement qu’il a commencé à toucher beaucoup plus de personnes.
Qu’on veuille bien le voir ou non, les femmes pouvaient en être écartées ou exemptées, selon son point de vue, il y a encore une vingtaine d’années. Et puis, peut-être que c’est aussi cette pléthore de nouveaux métiers, de nouvelles activités, de nouvelles priorités qui ont permis à cette expansion de se créer.
Dans ce tourbillon de possibilités, dans cette course parfois un peu folle au plus bel intitulé de poste, au job le plus en vogue, à la réputation sociale la plus alléchante, on peut se perdre. Eh oui, peut-être que l’Homme a pensé qu’en améliorant sa vie, il n’aurait plus à combattre, plus à se perdre, plus à vivre ces moments désagréables.
Et pourtant, j’ai ce sentiment que l’humanité est passée de la vie sauvage, dans le sens vivre avec la nature, à effectivement devoir parfois se frayer un chemin dans la forêt à coups de machette pour atterrir dans la vie sauvage de la ville. Cet endroit qui a pris tant d’importance et qui est devenue un lieu où on est tous confrontés à une véritable jungle urbaine. Celle où on est pendu au téléphone et accroché à l’ordinateur, celle où on a l’impression de devoir se battre pour des futilités, celle où la course est toujours plus intense, cet endroit où le plus plus plus est glorifié.
Voilà un peu le portrait dressé de mes sensations ressenties face à mes expériences professionnelles précédentes. Et quand j’ai compris que j’avais besoin de vacances pour être bien, quand j’ai réalisé que je me sentais vidée en permanence, que ce que je faisais ne m’apportait pas la nutrition que j’attendais, j’ai su que je devais arrêter ma course.
M’arrêter. « Tu t’arrêtes? Mais quelle horreur! Comment vas-tu vivre?! Pense à gagner ta vie hein!!! » Autant de phrases que j’ai pu me dire ou que l’on m’a répété, et tu sais quoi? Bien que cela puisse déplaire m’arrêter a été le plus beau, le plus puissant et le plus nécessaire des cadeaux que je me suis offert. Et avec le recul, je crois que, c’était la seule solution.
Suivre son cœur dans sa vie professionnelle vient comme une libération et bien que l’honorer est naturel, cela peut nous faire vivre quelques difficultés.
Cette période d’arrêt a été absolument et intensément essentielle à mes besoins. Je crois que si j’avais continué, j’aurais sincèrement terminé en très mauvais état de santé. Et c’est normal, je me rends compte que pareil, qu’on veuille le voir ou non, depuis l’âge de 6 ans j’avais été emportée dans la course des non-choix, dans le rythme qu’on avait décidé pour moi, dans le besoin d’évoluer, d’apprendre, de briller. Et au fait, j’avais juste besoin d’une pause. Mon hypersensibilité jusque-là vécue comme un fardeau avait simplement besoin de retrouver sa place et toute la beauté qu’elle peut apporter à soi et à l’humanité.
D’ailleurs c’est sûrement ce qui m’a manqué en matière de vie professionnelle: l’humanité. Et puis à un moment, j’ai compris que je n’avais plus besoin de penser du mal de ce monde-là et que j’étais simplement invitée à accepter qu’en l’état, il n’est simplement pas pour moi. Qu’il en va de ma responsabilité de me construire la vie professionnelle qui me fait rêver, Celle qui me permet d’être moi, celle qui me nourrit, celle qui m’offre ce sentiment d’être utile, d’explorer mon plein potentiel et de le proposer à l’autre. De finalement honorer, moi-même et l’humain, le vivant. Que cette période de 18 à 23 ans avait toute sa place puisque sans elle, je ne serai pas là, maintenant. Parfois on est profondément mal dans sa peau. On ne se sent pas à sa place. Et ce qui était jusque-là acceptable devient intenable. C’est finalement comme le volcan au torrent de dons qui avait besoin d’exploser, de s’ouvrir, de craquer pour pouvoir les explorer, les utiliser, les proposer.
Alors oui, aujourd’hui je décide de faire la paix avec mon passé. Je le remercie pour tout ce qu’il m’a apporté. Et je décide d’honorer la fissure qui a permis de créer l’ouverture ⟢
Désormais, je trace un nouveau chemin, celui dans lequel je m’aligne à mes dons, à mes talents, à mes inspirations. Celui dans lequel je peux apporter ma médecine au monde, cette activité qui me permet de me sentir à ma place, de me sentir bien, ce projet que mon cœur me soufflait. Et au-delà de mon cercle proche, j’ai ce sentiment que suivre mes inspirations profondes, qu’honorer ce que je peux vraiment apporter peut permettre à d’autres d’en faire autant. Peut inviter d’autres belles personnes pleines de talents à suivre leur cœur, à être telles qu’elles sont pleinement et à aligner leur vie professionnelle à ses aspirations. Et pourquoi pas à proposer à changer le cours de l’histoire.
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